Logique propositionnelle

Introduction

La logique propositionnelle (ou d'ordre 0) - ZOL - permet d'énoncé des faits.

Une proposition est une assertion ayant une valeur de vérité déterminable. Valeur de vérité : 0 ou 1

Par exemple, 1+1=21+1=2, Lille est dans le Sud de la France...

À quoi ça sert ? représenter logiquement de l'information, et pouvoir tirer des conclusions de l'agencement de ces propositions lorsqu'on les évalue.

Allons survoler un peu tout ça.

Syntaxe

  • Un ensemble de propositions, appelé variables de proposition, lettre propositionnelles : P, Q, R... Cet ensemble est supposé infini mais dénombrable.

  • Des opérateurs (ou connecteur), qui permettent de relier les clauses les unes les autres, et construire des propositions plus complexe. Les connecteurs les plus courants sont :

Symbole

Connecteur

\wedge

ET (Conjonction)

\vee

OU (Disjonction)

\rightarrow

Implication

\leftrightarrow

Équivalence

¬\lnot

NON (Négation)

L'ordre d'application des connecteurs a une importance. Pour spécifier l'ordre, l'on utilise également les parenthèses ( et )

Table de vérité

Conjonction

PP

QQ

PQP \wedge Q

0

0

0

0

1

0

1

0

0

1

1

1

Disjonction

PP

QQ

PQP \vee Q

0

0

0

0

1

1

1

0

1

1

1

1

Négation

PP

¬P\lnot P

0

1

1

0

Implication

PP

QQ

PQP \rightarrow Q

0

0

1

0

1

1

1

0

0

1

1

1

PQP \rightarrow Q est équivalent à (¬PQ)(\lnot P \vee Q).

Cette relation permet d'exprimer la relation SI... ALORS. Pour qu’il y ait implication, il faut donc au final que :

  • l’antécédent (ici PP) soit une condition suffisante du conséquent ;

  • le conséquent (ici QQ) soit une condition nécessaire de l’antécédent.

Exemple :

Il neige donc le sol est blanc. La neige est une condition suffisante (PP) d’un sol blanc. Il suffit qu’il neige pour que le sol soit blanc (PQP \rightarrow Q). Le sol blanc est une condition nécessaire (QQ) de la neige. Il faut (nécessité) que le sol soit blanc pour qu’il neige. C’est nécessaire mais pas suffisant : si on a que cette information (le sol blanc), il ne neige pas forcément.

Équivalence

PP

QQ

PQP \leftrightarrow Q

0

0

1

0

1

0

1

0

0

1

1

1

Cette relation permet d'exprimer la relation si et seulement si. Quand on a un, on a automatiquement l'autre ; quand l'on a pas l'un, on a automatiquement pas l'autre.

PQP \leftrightarrow Q est équivalent à PQQPP \rightarrow Q \wedge Q \rightarrow P.

Exemples théoriques

Si... Alors... Sinon

Si PP Alors QQ Sinon RR est une structure ternaire, mais décomposable avec les opérateurs vu ci-avant.

On a vue que PQP \rightarrow Q permet d'exprimer la notion de SI...ALORS

On peut alors l'exprimer comme : (PQ)(¬PR)(P\rightarrow Q)\vee(\lnot P \rightarrow R)

Un exemple bien de chez nous

Un français, de mauvaise humeur, ça râle !

Soit Français P\mapsto P, Humeur Q\mapsto Q, Râler R\mapsto R

On a alors (P¬Q)R(P \wedge \lnot Q) \rightarrow R qui tient, en cela que cette proposition n'exclue pas que râler peut survenir dans d'autres situation, ou alors que d'autres nationalités ont propension à le faire également, par exemple.

Système déductif

Grâce à la logique d'ordre 0, on peut d'ores et déjà envisager des systèmes déductifs à base de règles pour raisonner.

Modus Ponen

Il s'agît d'une règle primitive de raisonnement faisant intervenir l'implication, que l'on nomme également règle du détachement. L'idée est de déduire la valeur de QQ d'après PP et l'implication de PP par rapport à QQ.

  1. On à la proposition PQP \rightarrow Q, dîte prémisse majeure ;

  2. la proposition PP, qualifiée de prémisse mineure ;

  3. et enfin QQ, qui est la conclusion.

Elle se note :

PPQQ\begin{equation} \frac{P \hspace{0.5cm} P \rightarrow Q}{Q} \end{equation}

Cela se lit de PP et de PQP \rightarrow Q en est déduit QQ. Autrement dit, en affirmant PQP\rightarrow Q et PP, l'on peut affirmer QQ.

Il existe également la contraposée du modus ponen, le modus tollen (i.e. (¬P(¬P¬Q))Q(\lnot P \wedge (\lnot P\rightarrow \lnot Q))\rightarrow Q).

Syllogisme par Hypothèse

Il s'agît d'exploiter les règles de détachement pour constituer des hypothèses et créer des implications simples pour réaliser ce qu'on appelle une démonstration en déduction naturelle.

Exemple :

"S'il fait beau (PP) j'irai grimper cette après-midi (QQ). Si je vais grimper cette après-midi (QQ), je n'irai pas travailler (RR). Donc, s'il fait beau je n'irai pas travailler."

Ce qui s'exprime comme :

PPQQQRR\begin{equation} \frac{ \frac{P \hspace{0.5cm} P \rightarrow Q}{Q} \hspace{0.5cm} Q\rightarrow R}{R} \end{equation}

Une démonstration en déduction naturelle repose sur un arbre de preuve, comme ci dessus.

Résumé

Grâce à la logique de proposition, on commence déjà à modéliser l'information sous forme de propositions. Cela nous permet déja de raisonner avec ces propositions, et ainsi produire de la connaissance supplémentaire (cf. Modus Ponen).

Néanmoins, la logique de proposition, comme son nom l'indique, ne permet pas d'exprimer de la variabilité.

La phrase suivante n'est pas une proposition par exemple :

Mon entreprise est en Europe

En effet, en fonction de l'entreprise, une telle proposition devient alors soit vraie, soit fausse, soit "indéterminée" (e.g. en Russie). L'on ne parle plus de proposition mais de prédicat.

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